Comme l’exige la Constitution de la République du Congo, le président a le devoir de s’adresser, chaque année, à l’Assemblée Nationale pour rendre compte de l’Etat de la Nation. C’est à cet exercice que s’est livré Denis Sassou-Nguesso le vendredi dernier, prédisant, à l’occasion, le probable déclin de la production des hydrocarbures, laquelle est le poumon de l’économie congolaise, et atténuant, peu après, en annonçant un mieux dans le chef des recettes non-pétrolières.
« Notre production pétrolière pourrait décliner à partir de 2012 » déclarait le Chef d’Etat congolais, avant d’ajouter, « la plus grande faiblesse de notre économie…, c’est qu’elle est portée essentiellement par les hydrocarbures qui représentent plus de 90 % des exportations du pays et 85 % des recettes publiques ». En effet, avec une production quotidienne de 350 à 390 000 barils, le Congo-Brazzaville conteste de plus en plus le quatrième rang des producteurs subsahariens de brut qu’occupe, actuellement, le Gabon. Mais, comme chez ce dernier, l’or noir se fait rare. C’est pourquoi, le président Sassou-Nguesso a noté avec satisfaction l’amélioration des recettes publiques provenant des autres secteurs. « En 2011, la tendance des six premiers mois montre qu’il est possible de porter réellement les recettes non pétrolières à plus de 500 milliards de FCFA (1,1 milliard de dollars), contre un peu moins de 400 milliards (880 millions de dollars) en 2010 », constatait-il. Selon ses propos, « la maîtrise du train de vie de l’Etat » et « la gestion rigoureuse de l’ensemble des dépenses publiques » justifieraient ce mieux.
Néanmoins, avec une économie aussi dépendante du pétrole, l’amélioration notée a des allures de goutte d’eau dans l’océan. Ainsi, des actions de diversification devront être sérieusement multipliées pour réduire sensiblement la mainmise des hydrocarbures.