L’ex-général rwandais exilé Faustin Kayumba Nyamwasa, entré en dissidence contre le président du Rwanda, Paul Kagame, a accusé jeudi Kigali d’«intimider» et de «terroriser» l’opposition, après l’émission, selon la presse locale, de mandats d’arrêt le visant.
Selon le site d’information rwandais Igihe, proche du régime de Kigali, le parquet rwandais «a émis des mandats d’arrêt contre le général en exil Kayumba Nyamwasa» réfugié depuis 2010 en Afrique du Sud ainsi que «d’autres leaders du nouveau groupe rebelle P5, qui est basé dans l’est de la RDC» (République démocratique du Congo).
Le P5 est composé de cinq partis d’opposition, dont le Congrès national rwandais (RNC) de Faustin Kayumba Nyamwasa, accusés par Kigali de fomenter une rébellion, ce qu’ils nient.
Le général Kayumba Nyamwasa a nié les accusations pesant sur lui. «C’est la façon dont le gouvernement rwandais travaille, en intimidant et terrorisant l’opposition», a-t-il affirmé.
Kigali est régulièrement accusé de s’en prendre à ses opposants établis à l’étranger, notamment en cherchant à les éliminer physiquement. Paul Kagame l’a toujours nié.
Patrick Karegeya, ex-chef des services secrets rwandais, un proche de Paul Kagame devenu dissident, avait été retrouvé étranglé en 2014 dans un hôtel de luxe de Johannesburg. Le parquet sud-africain a établi que des «liens étroits » existaient entre les suspects de cet assassinat et le régime Kagame.
La mission de l’ONU en RDC (Monusco) a indiqué mercredi avoir été sollicitée par les autorités pour «contrecarrer» un projet de déstabilisation du Rwanda voisin par des rebelles hutu rwandais qui ont quitté la province du Nord-Kivu vers celle du Sud-Kivu, dans l’est du pays.
La RDC «ne peut accepter de servir de base arrière pour un quelconque mouvement rebelle étranger contre un État voisin» et sollicite ainsi «l’appui des forces de la Monusco aux FARDC (armée congolaise)», a assuré le ministre congolais de la Défense Crispin Atama Thabe.