Les efforts consentis jusqu’ici par le Soudan pour sortir de la liste noire des Etats-Unis d’Amérique (USA), pourraient être réduits à néant si le pays persiste dans la répression violente des manifestations antigouvernementales.
Cet avertissement a été servi hier aux dirigeants soudanais par Cyril Sartor, directeur Afrique au Conseil national de sécurité américain, en visite à Khartoum.
Le régime du président Omar el-Béchir fait face depuis deux mois, à des manifestations quasi quotidiennes déclenchées par une décision des autorités de tripler le prix du pain. La contestation s’est vite transformée en un mouvement réclamant la démission du Chef de l’Etat, et s’heurte régulièrement à des répressions musclées.
«Il est absolument inacceptable pour les forces de sécurité de faire usage d’une force excessive pour réprimer les manifestants, ainsi que les détentions sans charges, tout comme l’usage de la brutalité et la torture», a affirmé le haut responsable américain.
Un bilan officiel de ces heurts fait état de 31 personnes mortes depuis le 19 décembre. L’ONG Human Rights Watch (HRW) parle plutôt de «51 morts, dont des enfants et des personnels médicaux».
Un sombre tableau qui pourrait plomber, selon M. Cyril Sartor, les efforts de Khartoum pour sortir de la liste noire des USA des Etats soutenant le terrorisme.
«Le processus de négociation entre les Etats-Unis et le gouvernement du Soudan(…) est actuellement menacé par les développements en cours dans le pays», a-t-il averti.
Après des décennies de tensions, le Soudan et les USA ont entamé un processus de normalisation de leurs relations. En 2017, l’administration de Donald Trump avait a décidé de lever certaines sanctions imposées au pays africain depuis 1997.