Le Nigeria qui choisira son nouveau chef de l’Etat ce 23 février, vient de mettre en garde qu’il ne tolèrerait aucune ingérence étrangère dans ce scrutin qui se jouera entre le président sortant Muhammadu Buhari et son principal rival, Atiku Abubakar.
Dans une adresse mercredi, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a exhorté la communauté internationale à «respecter la souveraineté du Nigeria» et à «permettre au pays de résoudre ses problèmes internes sans ingérence». Toute ingérence pourrait «alimenter une crise» dans le pays africain le plus peuplé, a dit le ministre, assurant ce prochain scrutin serait «juste et crédible».
Déjà reportées à la dernière minute le 16 février dernier, les élections générales (présidentielle et législatives) tiendront bien ce samedi 24 février, a confirmé hier le président de la Commission électorale indépendante (INEC), Mahmood Yakubu.
«Il n’y aura pas de nouveau report. La commission n’envisage pas de report», a-t-il insisté, même si pour le moment, seuls 19 des 36 Etats nigérians, ainsi que la capitale fédérale Abuja, ont déjà reçu le matériel électoral.
Ces élections au Nigeria sont attendues dans un climat assez particulier, la campagne ayant été entaché de violences mortelles. Le ton est également monté cette semaine entre les deux candidats, qui s’accusent mutuellement de tentatives de fraude. L’opposition a aussi accusé le président Muhammadu Buhari de rappeler «les heures sombres des dictatures militaires».
En début de semaine, le chef d’Etat a prévenu qu’aucune tolérance ne sera faite pour tout auteur d’acte visant à perturber le scrutin. «Si quelqu’un vol une urne électorale ou utilise des criminels pour perturber le scrutin, ça sera probablement le dernier acte criminel qu’il commettra », a-t-il lancé.
Une phrase perçue comme un appel à la haine et aux crimes extra-judiciaires, dont l’armée nigériane est souvent accusée.