Au Soudan, un sit-in de manifestant devant le siège de l’armée à Khartoum, la capitale, a été dispersé ce lundi par les forces de l’ordre. A l’arrivée, le bilan fait état de cinq manifestants tués et des blessés.
«Trois (autres) personnes ont été tuées sous les balles du Conseil militaire, portant le nombre de martyrs du massacre à cinq», a déclaré hier dans un communiqué, le Comité central des médecins soudanais, proche du mouvement de contestation.
Ces manifestants ont pris l’habitude d’un sit-in devant le QG de l’armée, pour exiger que le pouvoir délaissé par le président Omar El-Béchir après sa démission, soit «rapidement» transmis à une autorité civile. Pour le moment, le Soudan est dirigé par un Comité militaire de transition contesté par la population et l’opposition.
Dans une déclaration ce lundi, l’ambassade américaine au Soudan estimé que la dispersion par les autorités militaires du sit-in du mouvement de contestation devant le QG de l’armée à Khartoum est «injustifiée et doit cesser». Pour la représentation américaine, le Conseil militaire au pouvoir «en porte la responsabilité».
Les relations entre les militaires et la contestation se sont récemment tendues, à la suite de l’échec de négociations puis des mises en garde du Conseil militaire envers le mouvement de contestation.
L’Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de la contestation, a condamné un «massacre» et appelé les Soudanais à «la désobéissance civile totale pour renverser le Conseil militaire perfide et meurtrier». De son côté, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation dont fait partie la SPA, a appelé à des «marches pacifiques et des cortèges dans les quartiers, les villes, les villages», appelant à «renverser le Conseil militaire».