Une requête introduite par l’opposition au Malawi, pour faire invalider l’élection présidentielle du 21 mai dernier, est actuellement en étude auprès de la Cour constitutionnelle.
Ce recours a été introduit par le Parti du Congrès du Malawi (MCP) et le Mouvement Uni pour la Transformation (UTM), défait lors de cette élection à un seul tour par le chef de l’Etat sortant, Peter Mutharika. Ce dernier a été réélu avec 38,57% des suffrages exprimés, contre respectivement 35,41% et 20,24% pour les candidats du MCP et du l’UTM.
L’opposition dénonce des fraudes massives, caractérisées notamment par l’utilisation de feuilles d’émargement non officielles, des ratures et le nombre élevé de taches de correcteur fluide surchargées de biffures sur les bulletins de vote.
Des manifestations ont lieu à intervalles réguliers depuis la réélection controversée du président Peter Mutharika. Les protestataires accusent la présidente de la commission électorale, Jane Ansah, d’avoir truqué l’élection, et demandent sa démission. Ces manifestations sont souvent dispersées par les forces de l’ordre à jets de grenades lacrymogènes.
Mardi, des dizaines de milliers de personnes ont participé à des manifestations qui ont tourné à l’émeute à Lilongwe, la capitale, où l’armée avait été déployée.
La «marche du million», organisée par la Coalition des défenseurs des droits humains, visait à attirer au total un million de manifestants dans les trois principales villes du pays, Mzuzu, Lilongwe et Blantyre. La veille, un tribunal a rejeté la requête du procureur général du pays qui cherchait à interdire les manifestations.