Le parquet général près la cour de Cassation de Kinshasa a auditionné ce mardi, l’ancien ministre de la Santé, Oly Ilunga, qui avait démissionné de ses fonctions le 22 juillet dernier, alors que la République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à une épidémie d’Ebola ayant déjà fait plus de 2.000 morts.
Le ministre Oly Ilunga liait sa décision de rendre le tablier au mode de gestion de la campagne de lutte contre cette épidémie, déplorant notamment qu’un secrétariat technique rattaché à la présidence pour coordonner la riposte contre Ebola ait été créé à son insu par un décret antidaté et contresigné en son absence, par le ministre assumant son intérim pendant qu’il était en mission dans l’est du pays.
L’ancien ministre de la santé a été entendu ce mardi «dans le cadre d’une enquête se rapportant à la gestion d’importants fonds versés par le gouvernement destinés à la riposte contre la maladie à virus Ebola», a indiqué une source judiciaire, précisant qu’il s’agit d’une «enquête préliminaire» et qu’«il n’y a pas de raisons de s’inquiéter. Le ministre n’est pas en état d’arrestation».
Par contre, trois de ses ex-collaborateurs, dont un médecin, ont été placés en garde à vue dans le cadre de cette affaire, ajoute la même source.
Dans sa lettre de démission en juillet dernier, Ilunga déplorait en outre le fait que le Comité multisectoriel de la riposte contre Ebola ait été mis en place avec «un mandat qui instaure presque la confusion dans la hiérarchie de la prise de décision». Il a donc choisi de partir pour «anticiper la cacophonie préjudiciable à la riposte» contre Ebola.
Outre l’épidémie Ebola désormais classée Urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC) par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la RDC fait également face à une épidémie de rougeole et de choléra qui ont fait jusqu’à cette date, respectivement 1.981 morts sur 115.000 cas et 279 décès sur 13.100 cas identifiés, de janvier à juillet 2019.