Le gouvernement soudanais de transition a désigné ce dimanche, une commission d’enquête pour faire la lumière sur les répressions meurtrières lors des dernières manifestations en juin dernier au Soudan.
La commission devra notamment faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles plusieurs manifestants ont «été tués, violés ou jetés dans le Nil», lors des protestations devant le ministère de la défense à Khartoum, siège de la junte qui a pris le contrôle du pays après la chute de l’ex-président Omar El Béchir.
Elle a précisément pour tâche d’«identifier les responsables de la répression et établir le nombre de morts, de blessés et de disparus et les pertes financières subies par les personnes touchées», apprend-t-on du gouvernement. Elle a un délai de trois à quatre mois pour achever sa mission.
Pour y parvenir, la commission d’enquête disposera de larges pouvoirs pour citer des témoins, y compris des fonctionnaires de l’Etat, et aura accès «aux documents officiels, aux rapports des forces de sécurité et aux dossiers médicaux».
Elle peut également, en cas de besoin, demander l’assistance technique de l’Union Africaine (UA), qui a joué un rôle de premier plan dans la transition du Soudan.
Selon des médecins pro-démocratie, près de 130 personnes ont été tuées lors des offensives des forces de l’ordre contre des manifestants en juin au Soudan. Les militaires contestent ces chiffres, et parlent plutôt de 87 décès, ce qui est déjà «énorme», selon plusieurs organisations internationales de défense des droits de l’Homme.
La justice soudanaise avait déjà affirmé qu’au moins huit officiers militaires seront poursuivis en justice pour crimes contre l’humanité après la mort de manifestants, le 3 juin dernier.