Le nouveau président tunisien, Kais Saied a prêté serment hier mercredi à Tunis, en présence de dirigeants et délégations étrangères pour prendre la place du défunt chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi.
Il devra affronter un mandat de cinq ans rempli de défis, dont le premier est la formation d’un gouvernement dans un délai d’une semaine, dans des conjonctures complexes.
En effet, le nouveau chef de l’Etat devra charger le parti ayant le plus de sièges à l’Assemblée nationale de former un gouvernement. Mais la tâche n’est pas aisée, puisqu’il n’y a pas de majorité parlementaire clairement dégagée à l’issue des dernières élections législatives.
Et en attendant la proclamation des résultats définitifs de ce scrutin en novembre, les négociations sont entamées au sein des partis. Ennahdha, le premier parti au Parlement, doit atteindre la majorité de 109 députés, pour assurer un vote favorable à son gouvernement. Mais le parti n’a que 52 sièges, et doit donc trouver des alliés. Il gère pour le moment les refus de plusieurs partis à participer à son futur gouvernement.
L’autre problème repose sur le choix du chef du gouvernement. L’organe décisionnel du parti, le Conseil de la Choura a décidé de proposer comme candidat une personnalité issue d’Ennahda qui pourrait être le leader actuel du parti, Rached Ghannouchi. Mais il était plutôt prévu pour prendre les commandes de la présidence de l’Assemblée.
Et pendant ce temps, des partis de l’opposition comme le Courant démocrate, préviennent qu’un chef du gouvernement Nahdaoui sera «automatiquement refusé» par la majorité des députés.