Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed a réagi ce week-end aux violents mouvements qui secouent son pays depuis la semaine dernière, en appelant au calme et à l’union.
«La crise dans laquelle nous nous trouvons deviendra encore plus redoutable et difficile si les Ethiopiens ne s’unissent pas pour ne former plus qu’un», a déclaré Abiy Ahmed dans un communiqué publié samedi, après une série de violences qui ont fait au moins 67 morts dans le pays, principalement dans la région Oromia.
Les violences ont éclaté le mercredi 23 octobre dans la capitale, Addis Abeba, avant de s’étendre à la région Oromia, lorsque les partisans de Jawar Mohammed sont descendus dans la rue, dressant des barricades et brûlant des pneus.
Ils accusent M. Ahmed d’étouffer les libertés, lorsqu’il déclarait devant le parlement que sa patience avait des limites, et que des mesures seraient prises contre les propriétaires de médias «qui n’ont pas de passeport éthiopien et qui, (…) en période de paix, ils sont là, et quand il y a des troubles, ils ne sont plus là».
D’aucuns y ont vu un avertissement à peine voilé contre Jawar Mohammed, militant de nationalité américaine, régulièrement accusé d’inciter à la haine ethnique. Il comptabilise plus de 1,75 million d’abonnés sur Facebook et critique de plus en plus ouvertement le Premier ministre.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le bouillant militant a accusé les autorités éthiopiennes de vouloir écarter les hommes qui assurent sa sécurité sans l’en avoir au préalable alerté.
«Le plan n’était pas de m’arrêter, mais d’écarter mon service de sécurité pour mieux lancer ensuite sur moi une foule d’assaillants», a-t-il déclaré dans une publication Facebook.
Ce message a provoqué la colère de ses partisans qui se sont spontanément rassemblés devant sa résidence d’Addis-Abeba pour assurer eux-mêmes la protection de leur leader, et prononcer des slogans hostiles au Premier ministre, Abiy Ahmed, nommé dernièrement prix Nobel de la Paix 2019.