Le gouvernement de Guinée-Bissau a été dissout ce lundi avec effet immédiat, par un décret du président José Mario Vaz.
Ce gouvernement avait été formé en juillet dernier, après plusieurs interventions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dans son décret, le chef de l’Etat fait le constat d’une «grave crise politique qui empêche le fonctionnement normal des institutions de la République», et décide de démettre le gouvernement, à un mois de l’élection présidentielle.
Cette dissolution du gouvernement intervient au moment où le pays est sous tension, après la violente répression, samedi, d’une manifestation de l’opposition avec à l’arrivée, un bilan d’au moins un civil tué.
L’opposition réclamait la révision totale du fichier électoral avant la tenue de la présidentielle, dont le premier tour est prévu pour le 24 novembre prochain.
Quelques jours plus tôt, c’est le Premier ministre Aristide Gomes qui dénonçait un projet de coup d’Etat. Dans ce climat, beaucoup doutent que le pays puisse tenir le calendrier électoral initial, mais la communauté internationale, notamment la CEDEAO insiste sur le respect du chronogramme.
Le président José Mario Vaz a terminé son mandat de cinq ans le 23 juin 2019. Depuis lors, il est resté à la tête du pays mais, à la suite d’une décision de la CEDEAO, il a laissé la conduite des affaires au gouvernement jusqu’à la tenue de la présidentielle.
Pour ce scrutin, la Cour suprême du pays a validé douze candidatures, dont celles de José Mario Vaz et de Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui dirigeait jusqu’à lundi le gouvernement provisoire, essentiellement chargé de préparer l’élection.