Le premier tour de l’élection présidentielle en Guinée-Bissau, n’était même pas terminé ce dimanche, quand le camp du président sortant, José Mario Vaz, a commencé à crier à la fraude.
«Il y a eu bourrage d’urnes dans des bureaux des régions de Bafata (est), Canchungo (nord) et Bisorra (centre-nord), avec la complicité du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et de la Commission régionale des élections (CRE)», a affirmé Botche Candé, directeur de campagne du président Vaz, alors que le vote se poursuivait.
M. Candé soutient qu’à Bissora, un responsable des jeunes du PAIGC a été «surpris avec une enveloppe pleine de bulletins» et «en train de distribuer du riz et de l’argent pour acheter des consciences». Le vote s’est finalement achevé sans grand incident, et les premières tendances sont attendues en ce début de semaine. Un second tour, fort probable pour la présidentielle, est prévu pour le 29 novembre.
«Je respecterai la volonté du peuple», avait déclaré M. Vaz en milieu de matinée, après avoir voté. Mais la sortie médiatique de son directeur de campagne fait craindre une période postélectorale agitée, puisqu’il estime que «dans des telles conditions, le président Vaz n’acceptera pas des résultats entachés».
Il a appelé «la communauté internationale à vérifier et à apporter des solutions avant le comptage». Une communauté internationale avec laquelle le président Vaz est en froid, après qu’il ait refusé de rétablir le gouvernement qu’il a dissout fin octobre, malgré les injonctions, notamment de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).