La récente décision de la République démocratique du Congo (RDC) de rappeler trois de ses ambassadeurs pour «manquement grave» n’a pas été digérée par le clan de l’ex-président Joseph Kabila, qui les avait nommés.
Kinshasa avait rappelé son ambassadeur à Tokyo, Ramazani Bin Kithima ainsi que le représentant permanent de la RDC auprès de l’ONU, Ignace Gata Mavita, et son collègue auprès des institutions spécialisées à Genève, Zénon Mukongo Ngay.
Pour la sénatrice Francine Muyumba, présidente de la commission des Relations extérieures du Sénat congolais et pro-Kabila, cette décision «n’a pas été délibérée en conseil des ministres. En conséquence, elle (la ministre des affaires étrangères qui a décidé de ces rappels, ndr), a agi en usurpant les compétences qui ne lui sont pas reconnues».
Dans une déclaration écrite, Mme Muyumba soutient que c’est «le président de la République qui nomme, relève de leur fonction et le cas échéant, révoque les ambassadeurs et envoyés spéciaux sur proposition du gouvernement délibérée en conseil des ministres».
Kinshasa reproche à l’ambassadeur Ramazani Bin Kithima d’avoir vendu le bâtiment de l’ambassade, «patrimoine» de l’Etat congolais, et d’avoir négligé les ordres de sa hiérarchie.
Aucun motif officiel n’a été évoqué pour justifier le rappel des représentants congolais à l’ONU. Mais un sénateur du Front commun pour le Congo (FCC), la famille politique de l’ancien président Kabila, croit savoir que «les deux ambassadeurs ont été sanctionnés parce qu’ils avaient soutenu la position de la Chine sur la région autonome de Xinjiang à la 41ème session du conseil des droits de l’homme et à la 3ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU en octobre».