Le mandat d’arrêt international émis contre l’ex-président du parlement ivoirien, Guillaume Soro a reçu un écho assez défavorable dans le pays, notamment parmi l’opposition où l’on dénonce un acharnement à visée politique contre cette personnalité.
La plateforme Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), dirigée par l’ex-président, Henri Konan Bédié, est montée au créneau ce mercredi, pour dénoncer des «dérives dictatoriales» du pouvoir ivoirien.
Le Front populaire ivoirien (FPI) dénonce de son côté, l’usage de la force contre les partisans de l’ancien président de l’Assemblée nationale, et rejoint ainsi les groupes parlementaires PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) qui condamnent aussi une «énième violation de l’immunité parlementaire en Côte d’Ivoire» à la suite de l’arrestation de cinq députés du camp Soro.
Le FPI pense que «dans cet environnement préélectoral, il faut éviter les situations qui puissent prêter à confusion. Si le mandat d’arrêt avait été émis avant, on aurait pu comprendre. C’est la concomitance qui nous gêne».
Même son de cloche chez les partisans de Charles Blé Goudé, qui regrettent «le recul des libertés individuelles et le manque de démocratie» en Côte d’Ivoire, à quelques mois de l’élection présidentielle de 2020.
Dans un message diffusé mercredi sur les réseaux sociaux, Me Affoussy Bamba, l’une des avocats de Guillaume Soro, a dénoncé une instrumentalisation de la justice à des visées politiques.
«En ce qui concerne l’accusation fallacieuse de déstabilisation qui reposerait sur un enregistrement audio, Guillaume Kigbafori Soro tient à rassurer les Ivoiriens : il reconnaît une seule déstabilisation, celle du 19 septembre 2002 pour le compte de l’actuel président de la République, Alassane Dramane Ouattara. C’est pourquoi il continue de demander pardon au peuple souverain de Côte d’Ivoire», a-t-elle écrit.