Rien ne freine le maréchal Khalifa Haftar dans son offensive militaire pour s’emparer de la capitale libyenne, Tripoli, même pas l’appel au cessez-le-feu lancé la veille à Istanbul, par les présidents de la Turquie RecepTayyip Erdogan et de la Russie, Vladimir Poutine.
Dans un message lu par son porte-parole ce jeudi soir, le maréchal Haftar a salué cet appel au cessez-le-feu, mais estime que la stabilité et la relance du processus politique en Libye ne pourraient être réalisés avant l’«éradication des groupes terroristes», la dissolution et le désarmement des milices qui contrôlent selon lui la capitale libyenne.
Son entourage explique qu’il ne s’agit pas d’un rejet de l’initiative des présidents turc et russe, mais plutôt de «conditions qui doivent être remplies», avant tout cessez-le-feu effectif.
Le texte de Khalifa Haftar dénonce également ces Etats qui soutiennent militairement les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU.
«Ces pays leur livrent des équipements militaires, des munitions (…) et des drones… Ils envoient aussi de nombreux terroristes de partout dans le monde, pour combattre les forces armées», ajoute le message, allusion sans doute faite à la Turquie qui affiche clairement son soutien au GNA.
Le parlement turc a d’ailleurs approuvé le déploiement de soldats en Libye, en renfort aux troupes du GNA. Un premier contingent aurait déjà quitté Ankara pour Tripoli, selon le président turc, RecepTayyip Erdogan.