L’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan sont parvenus ce mercredi à un début de compromis sur le projet du grand barrage sur le Nil qui les oppose.
A l’issue d’une réunion de trois jours à Washington avec le secrétaire américain au Trésor et le président de la Banque mondiale, les ministres des Affaires étrangères et de l’Eau des trois pays disent avoir constaté des «progrès» dans les négociations sur ce sujet.
Selon leur communiqué conjoint, un début de compromis a été trouvé, et les parties se sont donné rendez-vous fin janvier à Washington pour surmonter les dernières divergences et «finaliser un accord».
Les trois pays se heurtent à propos d’un barrage long de 1,8 km et haut de 145 m dont la construction sur le Nil a été entamée en 2012 par l’Ethiopie. Ce gigantesque projet de quatre milliards de dollars est censé, dans l’esprit des Ethiopiens, commencer à produire de l’électricité d’ici fin 2020 pour être complètement opérationnel d’ici 2022.
Mais Le Caire craint qu’il n’entraîne une réduction du débit du Nil Bleu, fleuve dont l’Egypte dépend à plus de 90% pour son approvisionnement en eau. Les négociations durent déjà neuf années.
Selon l’accord qui se dessine, le remplissage de ce barrage se fera «par étapes» de manière «coopérative», essentiellement pendant la saison des pluies. Cette phase cruciale prendra en compte «les conditions hydrologiques» et «l’impact sur les réservoirs en aval».
La première phase de ce remplissage permettra de débuter la production d’électricité, mais des mesures seront prises pour «atténuer» les inconvénients pour l’Egypte et le Soudan «en cas de fortes sécheresses».
Le mécanisme pour les étapes suivantes du remplissage ainsi que Plusieurs points techniques et juridiques restent donc à finaliser. Les ministres se retrouveront les 28 et 29 janvier à Washington pour parvenir à un «accord global sur le remplissage et la gestion» du barrage.