Le président malawite, Peter Mutharika, a décidé de faire appel pour contester la décision de la Cour constitutionnelle qui a invalidé sa réélection lors du scrutin présidentiel de mai 2019.
La Cour a relevé un certain nombre d’irrégularités qui ont entaché cette élection et qui ne confèrent pas de légitimité au vainqueur. Elle évoque entre-autres, le fait que des officiers électoraux aient utilisé du fluide correcteur blanc sur les procès-verbaux, ce qui est «injustifiable» et constitue «une irrégularité», ajoutant que seulement un quart des procès-verbaux du vote avaient été vérifiés, ce qui constitue à son avis, «un sérieux manquement qui porte atteinte aux élections».
La cour a donc annulé le vote, et demande qu’un autre soit organisé dans un délai de 5 mois. Mais le camp du président Mutharika considère que ce verdict constituait «une erreur judiciaire et une attaque contre les fondations de la démocratie de notre pays». Leur démarche en appel sera donc de prouver que la cour a commis des erreurs et que Peter Mutharika a été «légitimement élu».
De son côté, l’opposition a salue plutôt une victoire de la démocratie. «C’est un grand jour (…). C’est la démocratie qui a gagné, c’est le Malawi qui a gagné, c’est l’Afrique qui a gagné», a déclaré Lazarus Chakwera, arrivé deuxième à l’élection présidentielle et qui avait saisi la justice pour obtenir l’annulation de l’élection pour fraudes.
Les résultats incriminés avaient attribué à Peter Mutharika, au pouvoir depuis 2014, 38,57% des suffrages. Il devançait de peu son principal rival de l’opposition, Lazarus Chakwera qui a obtenu 35,41% des voix.