Le président guinéen Alpha Condé a subtilement parlé ce lundi de l’intention que lui prête son opposition de vouloir briguer un troisième mandat consécutif grâce aux réformes constitutionnelles actuellement en gestation.
Lors d’un entretien ce lundi avec France 24 et Radio France Internationale (RFI), le président Alpha Condé n’a pas exclu cette possibilité de prétendre encore à diriger la Guinée après son deuxième mandat, même s’il estime que «c’est le parti qui décidera» sur cette question. Le RPG «peut me présenter comme il peut présenter quelqu’un d’autre», a-t-il dit.
Le président Condé a surtout défendu son projet de révision constitutionnelle qui a jeté des milliers de Guinéens dans les rues dans un élan de contestation, et dont une vingtaine de manifestants ont été tués dans des heurts avec les forces de l’ordre.
Alpha Condé a dit vouloir «doter le pays d’une Constitution qui réponde aux besoins du monde d’aujourd’hui». «Si nous voulons une Constitution moderne, qu’est-ce qui est plus démocratique qu’un référendum? Le Premier ministre anglais a fait un référendum, il a perdu. De Gaulle a fait un référendum, il a perdu. Il n’y a pas plus démocratique», a-t-il expliqué.
Mais son opposition soupçonne que l’adoption d’une nouvelle Constitution lui serve de prétexte pour remettre son compteur présidentiel à zéro. Ce dont se défend le président qui ne voit «vraiment pas où il y a le problème, où il y a stratagème, puisque je donne la possibilité de mener campagne» avant le référendum constitutionnel. «Si le peuple de Guinée vote NON au référendum, je m’incline. S’il dit OUI, j’applique».
Malgré la contestation, souvent violemment réprimée, ce référendum constitutionnel est programmé pour le 1er mars 2020, en parallèle avec les élections législatives.