Les Togolais votent ce samedi 22 février pour le premier tour d’une élection présidentielle qualifiée d’«ultime chance» pour l’alternance dans ce pays dirigé depuis un demi-siècle par la famille Gnassingbé. Mais à 48 heures du vote, des doutes sérieux planent sur la transparence du scrutin.
Ces doutes qui existaient déjà depuis le début du processus, ont été renforcés ce mercredi lorsque la Commission électorale Nationale indépendante (CENI) a ordonné l’annulation du système de sécurisation électronique des résultats du vote.
Dans une directive adressée au président des Commissions électorales locales indépendante (CELI), l’institution en charge de l’organisation des élections a ordonné, sans plus de détails, « la suspension de la formation des présidents et rapporteurs des bureaux de vote » sur l’utilisation dudit système, «le repli» du matériel et de l’équipe technique déployée.
En début de semaine déjà, la CENI avait retiré à la Concertation nationale de la société civile (CNSC) son accréditation pour l’observation de ces élections, arguant que des informations lui sont parvenues, et font état de ce que cette organisation « est en train de s’apprêter à mener une activité d’ingérence dans le processus électoral à des fins ignorées».
Ce mercredi, l’opposant Gilbert Bawara a expliqué que la CNSC a pris position dans la polémique sur «le retard dans le décaissement du financement public pour la présidentielle. Une chose anormale, au regard des 3 critères sur la base desquels toute observation électorale se fait».
Avant la CNSC, c’est le Conseil épiscopal justice et paix qui s’est vu refuser l’accréditation pour observer ce scrutin, pour son «impartialité», allusion sans doute faite à Mgr Philippe Kpodzro, l’influent archevêque émérite de Lomé qui critique le régime du président Faure Gnassingbé et apporte son soutien au candidat Agbéyomé Kodjo.