L’ancien président de l’Egypte, Hosni Moubarak, a tiré sa révérence ce mardi 25 février 2020 dans un hôpital militaire du Caire, a annoncé hier sa famille.
Agé de 91 ans, l’ex-dirigeant égyptien avait déjà une santé fragile, marquée notamment par une série d’accidents cardio-vasculaires (AVC).
Hosni Moubarak était un quasi pharaon en Egypte, pays qu’il a dirigé d’une main de fer pendant 30 ans (1981 à 2011), avant d’être évincé dans le sillage du « printemps arabe ».
Le président Moubarak a été victime de tentatives d’assassinat à six reprises dès le début de son règne, et la multiplication d’attentats revendiqués ou attribués aux groupes islamistes a amené son régime à exclure l’ouverture politique.
Mais en 2003, il ouvra la porte à la démocratie, et les législatives de 2005 ont favorisé une percée historique de la confrérie interdite mais tolérée des Frères musulmans, qui compte désormais 88 députés sur les 454 au Parlement.
Mais cette fragile démocratie, ébranlée par une nouvelle victoire du régime lors des législatives de 2010 où le clan au pouvoir s’adjuge 85% des siège au parlement, ajouté à la santé fragile du président Moubarak et les rumeurs persistantes sur son décès, ont révolté le peuple qui a multiplié les manifestations pendant 18 jours, sur la place Tahrir au Caire.
Les Egyptiens étaient chaque jour de plus en plus nombreux à exiger le départ de Hosni Moubarak qui a fini par céder et renoncer à ses fonctions.
Huit-cent-cinquante manifestants ont été tués et des milliers d’autres ont été blessés au cours de la révolte égyptienne. S’en suivra alors un chapitre judiciaire pour l’ex-dirigeant, Moubarak qui sera jugé pour des faits de corruption et de meurtre de 239 manifestants lors des soulèvements de janvier 2011.
Il a été blanchi dans la plupart de ces procès, mais a été condamné à 3 ans de prison en 2015, pour avoir détourné 10 millions d’euros de fonds publics.