Une totale confusion plane sur le paysage politique en Guinée-Bissau, où le président «élu» a prêté serment alors que le contentieux électoral n’est pas tranché, et un chef de l’Etat intérimaire a démissionné 48 heures après son investiture.
La Guinée-Bissau s’était retrouvée vendredi avec deux chefs de l’Etat, en les personnes d’Umaro Sissoco Embalo et Cipriano Cassama. Le premier est le candidat donné vainqueur du scrutin présidentiel par la Commission électorale, mais sa victoire est sérieusement contestée par son adversaire du parti au pouvoir.
Jeudi, Embalo s’est fait investir nouveau président de la Guinée en présence des certains hauts cadres, notamment de l’armée, alors même que le contentieux électoral est toujours en examen devant la cour constitutionnelle.
Le lendemain de son investiture, il a limogé le Premier ministre Aristides Gomes, qu’il a remplacé par Nuno Gomes Nabiam, un des candidats malheureux du premier tour de la présidentielle, qui l’avait rallié lors du second tour.
Embalo reproche à Aristides Gomes de ne pas reconnaître sa légitimité, rendant «impossible une cohabitation pacifique et un fonctionnement normal des institutions».
Le second chef d’Etat, Cipriano Cassama, est le président de l’Assemblée nationale. Il a été investi Chef de l’Etat par intérim vendredi soir à l’Assemblée, par 52 députés, essentiellement du parti au pouvoir, le PAIGC.
Mais ce dimanche, il a renoncé à cette fonction, évoquant des «menaces» contre lui et sa famille. Il reste toutefois le président de l’Assemblée nationale qui ne reconnait pas le «président élu», Umaro Sissoco Embalo.