En Guinée-Conakry, la réforme constitutionnelle proposée par le président Alpha Condé a été largement plébiscitée lors du référendum controversé du 22 mars, que l’opposition a boycotté.
Les résultats proclamés par la commission électorale donnent le «OUI» vainqueur avec 91,59% des suffrages, contre 8,14% pour le «NON». Le taux de participation se chiffre à 61%, selon la commission dirigée par Amadou Salifou Kébé.
L’opposition guinéenne s’était fortement opposée à ces réformes, y voyant une manœuvre du président Condé de se maintenir au pouvoir. Plusieurs manifestations organisées pour dénoncer ces réformes ont été violemment réprimées, avec à l’arrivée, des dizaines de morts, de blessés et de manifestants arrêtés.
Le jour du double vote législatif et référendaire, a lui-même été entaché de violences qui ont fait des dizaines de morts, ainsi que les jours suivants, selon l’opposition. Les autorités guinéennes ont elles même reconnues « quelques morts », mais assurent que la consultation «s’est déroulée sereinement».
La France, l’Union européenne (UE) et les USA ont critiqué les conditions de ces scrutins, dénonçant notamment son «caractère non inclusif et non consensuel» qui «porte atteinte» à sa crédibilité.
Le porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a qualifié « d’inacceptables » les violences et « l’usage disproportionné de la force » par les policiers et les gendarmes guinéens.