Une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a entamé ce jeudi 18 juin, une mission de médiation au Mali, où le président Ibrahim Boubacar Keita est confronté à une fonde de l’opposition et de la société civile réclamant sa démission.
La délégation est composée des ministres des Affaires étrangères du Nigeria, du Niger, de la Côte d’Ivoire, et du président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou.
Le chef de la diplomatie du Nigeria, Geoffrey Onyeama, a expliqué qu’«il y a en ce moment un défi politique, social au Mali» et que leur mission était de «faire la médiation afin d’éviter une propagation de la crise malienne à la sous-région».
Dans cette optique, la délégation de la CEDEAO a rencontré les acteurs de la crise, notamment les leaders de l’opposition réunie au sein du Mouvement du 5 juin, le Rassemblement des Forces patriotiques (M5 RFP), avec leur nouveau et influent leader, l’imam Mahmoud Dicko, puis le Premier ministre Boubou Cissé et le chef de l’Etat lui-même.
Les émissaires de la CEDEAO ont souhaité que l’appel à la manifestation lancé par l’imam Mahmoud Dicko pour ce vendredi soit suspendu. Mais l’opposition a répondu qu’«il est pratiquement impossible d’annuler cette marche, sous réserve d’un avis contraire du Comité stratégique du M5. Deuxièmement, en ce qui concerne le dialogue, nous ne l’avons jamais refusé. Mais il y a dialogue et dialogue».
L’opposition, appuyée par la société civile, dénonce un échec du président Ibrahim Boubacar Keita dans sa mission de garantir la sécurité et le bien-être des Maliens. Lors d’une grande manifestation début juin, ils lui ont donné un ultimatum pour démissionner.