L’ex-président burundais, Pierre Buyoya, a réagi ce mercredi à sa condamnation à la prison à perpétuité, dénonçant un procès grotesque et purement politique.
Dans un communiqué publié après son jugement par contumace, Pierre Buyoya dénonce une « parodie de justice » et un « simulacre de procès » dans ce dossier sur l’assassinat du Président Melchior Ndadaye qui court depuis bientôt deux ans. «Nous rejetons ces jugements qui ne sauraient en aucun cas nous engager », dit le texte.
Actuel Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, M. Buyoya a été jugé coupable d’«attentat contre le chef de l’Etat, attentat contre l’autorité de l’Etat et attentat tendant à porter le massacre et la dévastation».
Dix-huit de ses proches, dont des hauts responsables militaires et civils, ont aussi été condamnés à la perpétuité, trois autres à 20 ans de prison pour «complicité» des mêmes crimes et un seul, l’ancien Premier ministre de transition, Antoine Nduwayo, a été acquitté.
Melchior Ndadaye avait succédé à Pierre Buyoya en 1987 et était le premier président démocratiquement élu du Burundi. Il a été assassiné en octobre 1993 lors d’un coup d’Etat militaire orchestré par M. Buyoya, porté par l’armée, acte qui allait entraîner le pays dans une guerre civile qui a fait près de 300.000 morts. La guerre a pris fin vers 2006, six ans après avec un accord de paix signé à Arusha (Tanzanie).