Les récentes déclarations du président américain, Donald Trump, concernant le grand barrage éthiopien de la Renaissance (GRED) sur le Nil bleu, ont jeté de l’huile sur le feu, dans ce dossier où la tension est permanente entre les trois pays limitrophe du Nil : l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan.
« C’est une situation très dangereuse, car l’Égypte ne sera pas en mesure de vivre de cette façon (…) Ils (les Égyptiens) finiront par faire sauter le barrage. Je le dis haut et fort : ils feront sauter ce barrage. Ils doivent faire quelque chose », déclarait Donald Trump vendredi dernier à des journalistes, après l’annonce d’un accord de normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Soudan.
Des propos que l’Ethiopie, propriétaire du barrage, n’a pas appréciés, et a convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis à Addis-Abeba pour lui «demander des clarifications ».
Dans un communiqué, Addis-Abeba a dénoncé des « menaces belliqueuses ponctuelles visant à faire en sorte que l’Éthiopie succombe à des conditions abusives foisonnent toujours. Ces menaces et affronts à la souveraineté éthiopienne sont mal avisés, improductifs, et en claire violation des lois internationales». «L’Éthiopie ne cédera à aucune agression d’aucune sorte», avertit le document.
Ce barrage est source de mésentente ces dernières années entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan, et les négociations sont toujours au point mort.
L’Égypte, dépendante des eaux du Nil pour environ 97% de son irrigation et de son eau potable, considère le barrage de la Renaissance comme une menace « existentielle ». Inquiétudes également du côté soudanais, tandis que l’Ethiopie défend un projet appelé à devenir « le plus grand d’Afrique ».