Les électeurs tanzaniens sont appelés aux urnes ce mercredi 28 octobre, pour élire un nouveau chef de l’Etat parmi une quinzaine de candidats, dont le président sortant, John Magufuli.
Le processus électoral et la campagne n’ont pas manqué de critiques, la plupart accusant le président Magufuli de vouloir écarter toute concurrence sérieuse dans sa course pour un nouveau mandat à la magistrature suprême. Ses détracteurs l’accusent également de faire reculer les libertés individuelles, d’acculer les opposants, la presse et la société civile.
Dans un rapport intitulé « Lawfare – Repression by Law Ahead of Tanzania’s General Elections», publié le 12 octobre dernier, l’ONG Amnesty International accuse le président John Magufuli de s’être «constitué un formidable arsenal de lois qu’il utilise pour étouffer toutes les formes de dissidence et réprimer les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique en amont des élections» du 28 octobre.
Magufuli affronte dans les urnes, 14 autres candidats à la Présidence, dont celui du parti Chadema, Tundu Lissu, présenté comme son principal adversaire.
Cet opposant est rentré en Tanzanie en juillet dernier, après trois années d’exil suite à une attaque d’hommes armés devant son domicile en 2017. Hospitalisé pendant plusieurs mois au Kenya, il avait été ensuite transféré pour de nouvelles opérations chirurgicales, en Belgique où il vivait.
Mais la pléthore de candidatures illustre, selon des observateurs, une profonde division au sein de l’opposition tanzanienne, et n’augure « rien de bon » pour la présidentielle qui sera couplée aux élections législatives et communales.