La Somalie a officiellement mis fin, ce 15 décembre, à tout lien diplomatique avec le Kenya voisin, pays qu’elle accuse de s’immiscer dans ses affaires internes.
La tension était déjà palpable depuis des mois entre ces deux voisins d’Afrique de l’Est. Mogadiscio accuse le pouvoir de Nairobi d’exercer des pressions sur le président de l’Etat régional du Jubaland pour qu’il serve les intérêts politiques et économiques kényans, minant ainsi un accord politique récemment conclu par le Gouvernement central somalien, et enfreignant toutes les pratiques diplomatiques admises.
Fin novembre, Mogadiscio avait rappelé son ambassadeur à Nairobi. Ce mardi, elle annonce qu’elle rompt officiellement ses liens diplomatiques avec le Kenya et demande à « tous ses diplomates en poste au Kenya de rentrer au pays et a ordonné aux diplomates kényans en Somalie de quitter le pays d’ici sept jours, à compter du 15 décembre 2020», selon une déclaration du ministre de l’Information, Osman Abukar Dubbe.
« Le gouvernement fédéral somalien a pris cette décision en réponse aux violations politiques récurrentes et éhontées du Kenya contre la souveraineté de notre pays», a ajouté le ministre.
La décision de rompre les relations diplomatiques intervient alors que le président kényan, Uhuru Kenyatta, reçoit depuis lundi à Nairobi, le président de la région somalienne autoproclamée indépendante du Somaliland, Muse Bihi Abdi. Mogadiscio considère que le Somaliland fait partie intégrante de la Somalie et toute visite officielle des autorités somalilandaises à l’étranger suscite systématiquement la colère du gouvernement somalien.