Le conflit dans la région dissidente du Tigré au nord de l’Ethiopie, pourrait porter un coup aux relations de l’Union européenne (UE) avec Addis-Abeba, qui a décidé de sanctionner le pays africain, resté sourd à ses exhortations à privilégier la voie du dialogue pour rétablir la paix.
Les 27 pays européens ont décidé ce jeudi de suspendre le décaissement d’un appui budgétaire de 90 millions d’euros en faveur d’Addis-Ababa afin de faire pression sur son Gouvernement pour qu’il cesse ses hostilités lancées depuis début novembre contre les dissidents de la région nord du Tigré.
Les deux tiers de cette enveloppe devaient financer le développement des liens logistiques et les connexions entre l’Éthiopie et ses voisins, et une autre partie est destinée notamment au soutien du budget éthiopien du secteur de la santé.
L’UE reproche au Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, de rester sourd à ses nombreux appels l’exhortant à privilégier une résolution politique du conflit au Tigré. Une alternative que le prix Nobel de la paix 2019 n’approuve pas, préférant régler avec les armes le différend qui l’oppose aux autorités tigréennes qui réclament l’indépendance.
Depuis le début de l’offensive éthiopienne au Tigré, cette région est quasiment inaccessible, tant pour les médias que pour les équipes humanitaires.
Le 10 décembre, l’ONU est finalement parvenue à un accord pour la livraison de l’assistance humanitaire aux populations de la région, mais chacune de ses actions devra être préalablement approuvée par Addis-Ababa.