Le Nigéria est le premier producteur pétrolier africain et le 11ème au monde, avec environ 2.5 millions de barils par jour. Mais les revenus de cette production ne profitent pas à la population dont 66% vivent sous le seuil de pauvreté. Cette injustice dans la répartition des richesses générées est la principale cause de tension dans le delta du Niger. Différents groupes et communautés ont pris les armes pour tenter de changer cet état des choses, et le groupe principal est un groupe rebelle, le MEND (Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger).Le MEND organise des attaques contres des installations pétrolières, l’enlèvement de ressortissants étrangers travaillant pour des compagnies pétrolières et des attentats à la bombe contre les institutions fédérales. Ces actions ont fait chuter la production journalière de pétrole d’environ 1 million de barils, occasionnant des pertes pouvant atteindre les 4 milliards de dollars et certaines compagnies pétrolières ont même dû se résoudre à quitter la région. Malgré les moyens mis en jeu, le gouvernement fédéral n’arrive pas à reprendre le contrôle de la situation. Les autorités nigérianes ont même été jusqu’à proposer une amnistie et des compensations financières aux rebelles qui déposeraient les armes.Le pétrole a suscité beaucoup d’espoir dans le delta du Niger, espoirs qui n’ont eu d’égal que les grandes déceptions qu’il a causées. La région se trouve dans une impasse, malgré des périodes d’accalmie. La latence de ce climat de violence ne sert les intérêts d’aucun des deux camps et les civils innocents ne sont pas épargnés.