Le projet de révision constitutionnelle controversée du gouvernement gabonais est passé haut la main ce mardi devant le parlement, qui l’a validé avec une large majorité.
Seuls 25 députés sur 229 votants se sont prononcés contre le texte porté par le président Ali bongo Ondimba, le reste était pour, et aucune abstention.
La nouvelle réforme Constitutionnelle stipule entre autres, qu’en cas de vacance de pouvoir, l’intérim du Président de la République soit assuré par le président du Sénat, celui de l’Assemblée nationale et le ministre de la Défense, contrairement au précédent texte qui attribuait ce rôle au seul président du Sénat. Elle intègre en outre la notion d’«indisponibilité temporaire» du président de la République et accorde une immunité «à vie» au Chef de l’Etat et aux députés après la fin de leurs mandats.
Validées en Conseil des ministres le 18 décembre dernier, ces réformes ont ensuite été adoptées telles quelles dans un premier temps, le 15 décembre, puis le 28 décembre devant les deux Chambres de l’Assemblée nationale. Hier, la réunion des deux Chambres du Parlement en congrès n’était donc qu’une simple formalité.
Pourtant, l’opposition et la société civile gabonaises étaient vent-debout contre ces réformes, jugeant notamment que l’extension de l’immunité des dirigeants au-delà de leur exercice du pouvoir «est une déviation. Elle cache la crainte de rendre compte des actes délictueux ou criminels (…) Ce qui est inacceptable» et cache « une volonté du gouvernement de cultiver l’impunité ».