L’Assemblée nationale de Centrafrique a déploré ce mardi le défaut de vote dans certaines régions du pays lors des scrutins du 27 décembre et a demandé que le vote soit repris pour ces électeurs concernés.
En effet, si dans la capitale Bangui, le vote s’est déroulé sans incidents, dans d’autres localités du pays, les électeurs n’ont pas pu accéder aux urnes. Dans le nord-ouest notamment, à plus de 500 km de Bangui, des rebelles ont saisi du matériel électoral à Koui et ont menacé de tuer des agents électoraux à Ngaoundaye et quiconque ira voter à Bocaranga, comme dans de nombreuses autres bourgades, selon des observateurs locaux et de l’ONU sous couvert de l’anonymat.
A Bossembélé, une ville de 50.000 habitants à 150 km de Bangui, «nous n’avons pas reçu les cartes d’environ 11.000 électeurs», avait déploré une haute responsable de la sous-préfecture.
Cette situation, selon le président de l’Assemblée nationale, Laurent Ngon-Baba, est de nature à porter atteinte à la crédibilité des élus. Ainsi, demande-t-il «au Gouvernement de veiller à la reprise de ces élections dans un bref délai» dans les régions où le vote avait été empêché.
Avis que ne partage pas le gouvernement, dont le porte-parole, Ange-Maxime Kazagui, qui estime que le vote a eu lieu dans plus de 85% de l’ensemble des bureaux de vote, « suffisant », selon lui pour soutenir la légitimité et de la crédibilité des scrutins.
Les regards sont donc tournés vers la Commission électorale qui poursuit le dépouillement des bulletins de vote avant de publier les premiers résultats des élections générales auxquelles ont participé près de 1,8 millions d’électeurs.