Faustin-Archange Touadera a été confirmé vainqueur de l’élection présidentielle du 27 décembre dernier en Centrafrique, mais son second mandat se heurte à une question de taille, celle de la légitimité, puisque moins de la moitié seulement du corps électoral a pu voter.
Déjà, la Coalition de l’opposition démocratique 2020 (COD), principal regroupement de l’opposition en Centrafrique, a déclaré ce mardi qu’elle ne reconnaissait pas la réélection du président Touadera, évoquant justement la question du taux de participation.
Touadéra a été déclaré vainqueur «avec seulement 17 % du corps électoral» lors d’un scrutin émaillé d’«innombrables fraudes et irrégularités (…) Une mascarade qui ne reflète nullement l’expression de la volonté du peuple centrafricain», dénonce la COD 2020 dans un communiqué.
Ces élections avaient en effet été perturbées par des rebelles armés dans les localités à l’intérieur du pays où les populations n’ont pas pu voter. Pour ce motif, et des suspicions de «fraudes massives», plusieurs recours ont été introduits auprès des tribunaux du pays, demandant soit la reprise du vote dans ces localités, soit l’annulation pure et simple du scrutin. Tous ces recours ont été rejetés par la Cour constitutionnelle du pays.
Hans de Marie Heungoup, analyste pour l’Afrique centrale à l’International Crisis Group (ICG), estime qu’«au lieu de réconcilier les Centrafricains, ces élections présidentielle et législatives ont davantage polarisé le paysage politique et la société centrafricaine».
La France, pour sa part, dit prendre notre des résultats, et appelle le président élu à «instaurer rapidement un dialogue» avec l’opposition en vue d’une «réconciliation et d’une paix durables».