Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) soupçonne des « crimes de guerre et des crimes contre l’humanité » dans la région éthiopienne du Tigré, en Ethiopie, et réclame une « enquête objective et indépendante » pour faire la lumière sur ce qui se passe dans cette zone depuis fin 2020.
Dans un communiqué ce 04 mars, l’agence onusienne dirigée par Michelle Bachelet affirme avoir « réussi à corroborer des informations sur certains incidents survenus en novembre de l’année dernière, indiquant des bombardements aveugles dans les villes de Mekele, Humera et Adigrat dans la région du Tigré », théâtre de plusieurs mois de combats entre l’armée fédérale d’Addis-Ababa et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Le HCDC dit avoir également vérifié «des informations faisant état de graves violations et abus incluant des massacres à Aksoum et à Dengelat dans le centre du Tigré par les forces armées érythréennes». Ce « massacre » avait été signalé fin février par l’ONG Amnesty International, qui avait également exigé une enquête pour fixer les responsabilités.
Pour la cheffe du HCDH, «avec de multiples acteurs dans le conflit, des dénégations générales (…) il y a clairement besoin d’avoir une évaluation objective et indépendante» de ce conflit. Elle exhorte donc le gouvernement éthiopien à autoriser son bureau et d’autres enquêteurs des Nations unies à accéder au Tigré «en vue d’établir les faits et de contribuer à rendre des comptes, quelle que soit l’origine des auteurs».