La formation d’un Gouvernement de transition ne calme pas totalement les tensions au Tchad, avec une opposition désormais divisée sur l’attitude à adopter vis-à-vis du Conseil Militaire de Transition (CMT).
Les principaux opposants, Saleh Kebzabo de l’UNDR et Mahamat Ahmat Alhabo, secrétaire général du PLD ont donné un avis favorable à ce gouvernement d’ouverture du CMT. Le premier a envoyé deux de ses collaborateurs dans le gouvernement de transition, tandis que le second est lui-même nommé ministre de la Justice.
Mahamat Ahmat Alhabo admet, certes, que le parti de l’ancien président Déby « s’est taillé la part du lion » dans ce gouvernement, mais il veut bien jouer le jeu de l’union sacrée.
Il a affirmé que «la grosse volonté, c’est de pouvoir changer le système, redessiner le Tchad pour qu’in fine, on se retrouve tous autour d’une table, tous les Tchadiens. Qu’on s’entende pour ne plus faire la guerre et s’entretuer (…) L’objectif immédiat de ce gouvernement, c’est de préparer ce dialogue national inclusif».
Si, l’opposant Saleh Kebzabo voudrait lui aussi donner une chance à ce gouvernement de transition, l’autre opposant Succès Masra se montre en revanche très critique et parle d’un «gouvernement de décor».
«Je ne suis pas candidat à la transition. Je suis candidat à bâtir quelque chose de solide pour l’avenir. Si on est démocrate, on ne peut pas accepter la Charte qui donne même plus de pouvoir au Conseil militaire de transition que ne l’avait le président Déby », affirme-t-il.
Pour plusieurs observateurs, dont l’ancien président et chef rebelle Goukouni Weddeye, le Tchad a besoin aujourd’hui de «réconciliation», de «mettre de côté les intérêts personnels» pour se concentrer sur l’aspiration profonde des Tchadiens de vivre en paix et en harmonie.