Le Soudan accuse l’Ethiopie d’avoir entamé le second remplissage de son barrage de la renaissance (GERD) sur le Nil, exacerbant davantage la crise tripartite autour de cette infrastructure à polémique.
Selon de hauts responsables soudanais cités par Reuters, Addis-Ababa aurait commencé ce remplissage depuis début mai, et prévoit d’accélérer le processus entre juillet et août prochains.
Cette décision unilatérale de l’Ethiopie, qui n’a pas commenté le sujet, a alarmé les pays en aval, le Soudan et l’Égypte, qui cherchaient un accord juridiquement contraignant sur l’exploitation du barrage et ont intensifié leurs efforts pour conclure un accord de partage avant la deuxième phase du remplissage.
Les négociations entre les trois Etats sont au point mort, l’Ethiopie campe sur sa position, convaincue que son barrage hydroélectrique est crucial pour son développement économique et qu’elle affirme ses droits sur les eaux du Nil bleu contrôlées depuis longtemps par les pays en aval dans le cadre d’accords de l’époque coloniale.
A l’opposé, l’Égypte, largement aride, dépend des eaux du Nil à hauteur de 90% pour son eau douce et considère ce barrage comme une menace potentiellement existentielle. Le Soudan, quant à lui, est préoccupé par le fonctionnement de ses propres barrages sur le Nil et de ses stations d’eau.