Le Mouvement pour le renouveau démocratique et le développement (MRD), plus ancien parti de l’opposition à Djibouti, a annoncé mardi qu’il allait reprendre du service, après plus de dix années de suspension.
Le retour sur la scène politique djiboutienne du MRD a été confirmé par son leader, l’opposant Daher Ahmed Farah, actuellement en exil en Belgique et qui envisage désormais de regagner prochainement son pays d’origine.
Le parti MRD avait été suspendu en juillet 2008, lorsque les autorités djiboutiennes ont accusé son chef d’avoir envoyé une lettre au président érythréen, Issayas Afeworki, l’encourageant à «envahir la République de Djibouti». Djibouti avait alors ordonné la dissolution du parti et émis un mandat d’arrêt international contre Farah.
Début 2021, le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies (CDH) a estimé que la dissolution du MRD constituait une «violation de la liberté d’association» et que les autorités djiboutiennes avaient plusieurs fois violé les libertés de Daher Ahmed Farah, ainsi que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont Djibouti est signataire.
Ce mardi, sur la radio internationale RFI, Daher Ahmed Farah a estimé qu’il était temps pour le MRD d’appliquer la décision du CDH à laquelle le régime djiboutien «refuse toujours de se soumettre».