Une grande manifestation de protestation a eu lieu le week-end écoulé au Soudan, rappelant les périodes de la révolte qui a renversé le pouvoir du président Omar el-Béchir en avril 2019.
Rassemblés devant le Palais présidentiel à Khartoum, les manifestants réclament que les militaires reprennent les devants du Gouvernement de transition qu’ils partagent avec les civils. La manifestation était organisée par une faction dissidente des Forces pour la liberté et le changement (FFC), une alliance civile qui a été le fer de lance des manifestations anti-Bachir et est devenue un élément-clé de la transition.
Après le coup d’Etat manqué de septembre que le gouvernement civil attribue à des officiers encore fidèles à Omar el-Béchir, les dirigeants militaires ont exigé des réformes de la coalition des FFC et le remplacement du cabinet du Premier ministre Abdallah Hamdok désormais très fragilisé.
«Le cabinet actuel a échoué et seule l’armée peut nous apporter la justice et l’égalité (…) Il n’y a aucune stabilité et la vie est trop chère», se plaint un manifestant. Comme lui, beaucoup de Soudanais se plaignent des dures réalités socio-économiques du pays, marquées par une inflation galopante et une suppression des subventions sur les denrées de première nécessité exigée par le Fonds Monétaire International (FMI) afin d’effacer la dette du Soudan.