La confusion règne désormais au Soudan où le gouvernement Hamdok se réclame toujours légal malgré le coup d’Etat militaire, conformément aux documents constitutionnels qui régissent la transition dans le pays.
Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère soudanais de l’Information affirme que le gouvernement civil dirigé par le Premier ministre Abdalla Hamdok «reste l’autorité de transition légale» au Soudan, reniant ainsi la dissolution du gouvernement proclamée par le chef des putschistes militaires.
Les militaires ont arrêté hier le Premier ministre Hamdok et toutes les personnalités civiles du gouvernement de la transition dans le pays. Le commandant général des Forces armées soudanaises et président du Conseil de souveraineté du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan, a décrété «l’état d’urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté, ainsi que le limogeage des gouverneurs de tous les Etats».
Mais selon le ministère soudanais de l’Information, la loi fondamentale du pays accorde au Premier ministre «uniquement» le droit de décréter l’état d’urgence, et «ne donne le droit de dissoudre les institutions de transition à aucune autre partie que le Conseil législatif».
Une confusion dangereuse pour la stabilité de ce pays qui tente de se relever des années pénibles sous le régime d’Omar el-Béchir, renversé en avril 2019.
La communauté internationale dont l’Union Africaine (UA), l’ONU, l’Union européenne (UE) et les partenaires bilatéraux du Soudan, a exprimé sa désapprobation et ses inquiétudes vis-à-vis de l’évolution de la situation dans ce pays qui a suscité de l’espoir en tournant la page de l’ex-dictateur Omar el-Béchir il y a deux ans.