Le Cameroun a accusé, lundi, Médecins sans frontières (MSF) de soutenir des séparatistes dans les zones anglophones du pays où des violences sont quasi constantes depuis 2017.
Dans un communiqué ce lundi, le ministère camerounais de la Défense accuse l’ONG internationale d’entretenir «des relations étroites avec des terroristes opérant dans la région du Sud-Ouest», et qu’elle y «engagerait suffisamment divers moyens pour faciliter leurs actions sanguinaires sur le terrain».
Yaoundé pense, en outre, que MSF s’est « délibérément engagée dans une opération clandestine d’exfiltration et de couverture de terroristes, malgré la mise en garde» du gouvernement. Le ministère de la Défense avance comme preuve, «une fausse fiche d’évacuation» retrouvée sur un leader séparatiste blessé, arrêté le 26 décembre dans la localité de Nguti, dans le Sud-Ouest anglophone «dans un véhicule de MSF». En décembre 2020, les autorités camerounaises aveint suspendu les activités de MSF, l’accusant de soutenir les groupes armés locaux. L’ONG avait rejeté ces accusations, et a dû retirer ses équipes de la région, faute d’accords avec le gouvernement camerounais.
Le 3 août dernier 2021, l’organisation humanitaire internationale avait aussi annoncé le retrait forcé de ses équipes médicales du Nord-Ouest du Cameroun après huit mois de suspension de ses activités par les autorités locales. «Nous ne pouvons rester plus longtemps dans une zone où nous ne sommes pas autorisés à offrir des soins à la population», avait déclaré Emmanuel Lampaert, coordinateur des opérations de MSF pour l’Afrique centrale.