Les partenaires internationaux du Soudan ont commencé à hausser le ton contre la dégradation du climat socio-politique dans le pays à cause de la mainmise des militaires sur le processus de transition.
Les Etats-Unis d’Amérique ont averti ce mercredi 5 janvier, qu’ils ne soutiendraient pas un nouveau Premier ministre au Soudan, si les civils continuent à être écartés de la transition en cours.
Les pays de la Troïka et de l’Union Européenne (UE) ont également rappelé à Khartoum qu’«un gouvernement et un Parlement crédibles» étaient nécessaires pour le renouvellement de leur aide économique au Soudan.
Ces partenaires ont menacé de reconsidérer leurs accords avec le Soudan si la situation continue de se dégrader, avec notamment des morts de civils lors des violentes répressions des manifestations antimilitaires. Ils ont également averti que si des progrès n’étaient pas réalisés, ils tiendront pour responsables «ceux qui entravent le processus démocratique», notamment la junte militaire qui chapeaute la Transition.
«Le peuple soudanais a parlé aussi fort et clairement qu’en 2019. Il rejette le régime autoritaire et souhaite que la transition vers la démocratie se poursuive. Les dirigeants soudanais doivent maintenant montrer qu’ils écoutent» la voix de leur peuple, ont dit la Troïka et l’UE dans un communiqué.
Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a démissionné dimanche, plongeant davantage le pays dans une impasse politique. Pendant ce temps, des milliers de Soudanais manifestent de façon quasi quotidienne, dans les rues de la capitale, Khartoum, pour réclamer la fin de l’emprise des militaires sur la gestion du pays.
Ces manifestations sont régulièrement réprimées par les forces de l’ordre qui font usage de gaz lacrymogène et de tirs à balles réelles. Un Comité indépendant de médecins a dénombré une cinquantaine de décès parmi les manifestants depuis le début des répressions en octobre 2021.