Le président du Burkina-Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été renversé ce lundi 24 janvier par un coup d’Etat militaire, au lendemain d’une mutinerie au sein de l’armée locale. Un coup de force qui ébranle un Burkina-Faso assez fragilisé par l’insécurité, mais aussi une Afrique de l’Ouest où les armées n’hésitent plus à prendre en main la destinée des Nations.
C’est le troisième coup d’état militaire en l’espace de trois ans en Afrique de l’Ouest. D’abord au Mali le 18 août 2020 où le président Ibrahim Boubacar Keita avait été destitué par le général Assimi Goïta. En suite le 05 septembre 2021 en Guinée où l’officier Mamady Doumbouya a eu raison du président Alpha Condé, contraint de céder le pouvoir. Ces deux Nations tentent aujourd’hui de réussir leur transition politique.
Ce nouveau putsch au Burkina Faso sonne comme une défiance à la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’institution régionale qui dénonce la prise de pouvoir par les forces, mais peine à asseoir une véritable cohésion au sein de ses Etats membres.
Actuellement très critiquée pour sa gestion disproportionnée des crises politiques dans ses Etats, la CEDEAO s’est récemment mise à dos une partie des populations ouest-africaines en infligeant de lourdes sanctions économiques au Mali où elle tente d’influencer le processus de Transition en cours.
Les regards sont de nouveau tournés vers cette CEDEAO pour la gestion de la situation qui vient d’éclater au Burkina Faso. Un nouveau revers de l’organisation régionale pourrait ébranler profondément ses fondements.