La mise en marche dimanche dernier de la première turbine de la centrale hydroélectrique du Grand barrage éthiopien de la Renaissance sur le Nil Bleu (GERD) n’a pas été appréciée par le Soudan et l’Egypte, affirmant que cette infrastructure menace leurs intérêts sur le plus grand fleuve d’Afrique.
Dans un communiqué publié ce lundi, le ministre soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau par intérim, Daw Al-Bait Abdul-Rahman, voit en ce lancement, un comportement «unilatéral» de le l’Ethiopie qui «constitue une violation de la Déclaration de principes» signée en 2015.
Conformément à cette déclaration, le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie devaient négocier un accord sur le remplissage du barrage. Des négociations qui n’ont jamais abouti, l’Éthiopie refusant de signer un accord juridiquement contraignant qu’exigent l’Égypte et le Soudan.
Le Soudan estime qu’avant le lancement de dimanche dernier, «l’Ethiopie aurait dû fournir aux autres parties suffisamment d’informations, telles que le volume d’eau qui devrait sortir du barrage, pour savoir si les réservoirs soudanais seraient en mesure de l’absorber pour adopter les précautions nécessaires».
Au Caire, le début de la production d’électricité du GERD est perçu comme une «provocation délibérée» de la part de l’Ethiopie, à qui il est reproché un manque de bonne foi dans les négociations tripartites autour de cette infrastructure.