Le projet de révision constitutionnelle initié par le président sortant, Uhuru Kenyatta, n’a pas reçu la bénédiction de la Cour suprême qui a entamé jeudi l’analyse du document.
Après lecture du projet de réformes constitutionnelles, six des sept juges de cette Cour ont estimé que, sur la forme, la démarche du président Kenyatta est «inconstitutionnelle», car «le président ne peut pas initier des amendements ou des changements constitutionnels par l’initiative populaire» (référendum), mais que cette procédure est réservée aux citoyens.
Sur le fond, les juges pensent que les modifications contenues dans ce projet de réformes intitulé Building Bridges Initiative (BBI) restent possibles, invalidant ainsi l’argument des opposants au texte qui affirmaient que la Constitution possédait une «structure de base intangible».
La réforme comporte des changements importants, comme la création de 70 nouvelles circonscriptions parlementaires ainsi que de plusieurs nouveaux hauts postes, dont celui de Premier ministre et de «Chef officiel de l’opposition parlementaire».
Les détracteurs du projet, menés par le vice-président William Ruto, y voyaient un stratagème d’Uhuru Kenyatta, qui termine son deuxième mandat de président et n’est pas autorisé à se représenter, pour se maintenir au pouvoir en tant que Premier ministre. La Cour suprême rendra son verdict final le mardi 05 avril 2022.