Le Burundi et le Rwanda ont fortement avancé dans la normalisation de leurs relations conflictuelles depuis 2015, mais doivent régler un dernier point crucial avant l’harmonie totale.
«La remise des putschistes en cavale à Kigali à la justice burundaise sera un point catalyseur et un tournant majeur dans la normalisation des liens d’amitié et de coopération entre nos deux pays frères condamnés, comme vous le savez, à vivre ensembles de par leur géographie et leur histoire», a fait avoir le ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération au développement, Albert Shingiro, qui présentait, ce 3 mai, les réalisations trimestrielles de son Etat.
La dégradation des relations entre le Rwanda et le Burundi a commencé fin avril 2015, dans la crise socio-politique provoquée par la candidature du président burundais de l’époque, Pierre Nkurunziza, à un troisième mandat consécutif.
Gitega avait longtemps accusé Kigali d’héberger ses opposants, dont des putschistes auteurs d’une tentative de coup d’État le 13 mai 2015. De son côté, l’Etat de Paul Kagamé reprochait à son voisin de collaborer avec les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) accusés d’avoir perpétré le génocide contre les Tutsis du Rwanda en 1994.
Le décès de Nkurunziza et l’arrivée au pouvoir du président Evariste Ndayishimiye au Burundi en 2020, a plus ou moins calmé les tensions entre les deux pays, ouvrant la voie à un processus de normalisation de leurs relations bilatérales.