Au Soudan, les pourparlers qui devaient reprendre ce dimanche 12 juin entre les civils et les militaires sous l’égide de la communauté internationale ont été ajournés à la dernière minute.
Ce nouveau cycle de discussions a été initié par l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Africaine (UA) et l’Organisation régionale Est-Africaine IGAD pour concilier les acteurs soudanais autour d’un idéal pour sortir le pays de l’impasse politique actuelle. Mais les trois organismes internationaux ont décidé de les reporter, «compte tenu des derniers développements» et «nous n’avons choisi aucune nouvelle date», a indiqué Fadi al-Qadi, porte-parole de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS).
En effet, les Forces de la liberté et du changement (FLC), principal bloc politique civil au Soudan, ont rejeté l’invitation à prendre part à ces pourparlers avec la junte militaire qui dirige la transition politique depuis le coup d’Etat du 25 octobre 2021.
Fer de lance de la révolution qui a renversé le président Omar el Béchir en avril 2019, les FLC ont fait savoir qu’ils ne participeront pas au dialogue national «tant que les prisonniers politiques n’auront pas été libérés et que l’usage de la violence contre les manifestants n’aura pas cessé» au Soudan.
Ce pays est dans une impasse politique depuis que les militaires ont mis fin au gouvernement civil qui conduisait la transition. Les Soudanais, qui refusent l’hégémonie des militaires, manifestent constamment dans les rues du pays pour réclamer le retour des civils à la tête de la transition. Ces manifestations sont régulièrement réprimées dans la violence, avec à la clé, des morts parmi les manifestants et plusieurs arrestations.