La Cour européenne des droits de l’homme (ECHO) a annulé mardi le premier vol devant conduire des migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda, mais le gouvernement britannique ne semble pas prêt à abandonner son projet controversé.
Le vol de ce mardi devait expulser vers le Rwanda une dizaine de demandeurs d’asile que le gouvernement britannique estime «en situation illégale» sur son territoire. Cet accord de redirection des migrants avait été conclu entre Londres et Kigali en avril dernier, et suscite de l’indignation à plusieurs niveaux.
La nouvelle politique migratoire est qualifiée d’«immorale» par les responsables d’églises en Angleterre et fortement critiquée par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et les groupes de défense des droits humains.
Malgré ces oppositions, le gouvernement britannique reste confiant, sa ministre de l’Intérieur, Priti Patel, affirmant mardi qu’«on ne nous découragera pas de faire ce qu’il faut et de mettre en œuvre nos plans pour contrôler les frontières de notre pays». Londres entend donc mettre son équipe juridique à l’œuvre pour «examiner chaque décision prise sur ce vol et préparer le prochain».
Au Rwanda, les autorités défendent également cette politique migratoire britannique. La porte-parole du Gouvernement, Yolande Makolo, a déclaré ce 14 juin que cet accord est une manière pour le Rwanda de «faire partie d’une solution à un système d’asile mondial défaillant».