La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC) a déploré ce 29 juin le maintien en détention de milliers de personnes originaires de la région du Tigré, dont les dirigeants locaux entretiennent des relations très tendues avec le pouvoir fédéral d’Addis-Ababa.
Selon cette institution publique statutairement indépendante, quelques 8.560 Ethiopiens sont en détention depuis au moins six mois dans deux camps, «sans base légale et de manière discriminatoire».
Ces individus «ont fait l’objet d’arrestations arbitraires et illégales basées sur leur appartenance ethnique (…) et devraient donc être relâchés immédiatement», affirme la Commission dans un communiqué signé par son directeur, Daniel Bekele.
Dans les détails, l’EHRC explique que «les Tigréens ont été d’abord triés puis transportés en véhicules» jusqu’aux camps de détention, «à l’initiative des responsables sécuritaires de la région Afar, en collaboration avec les responsables civils locaux».
Daniel Bekele déplore que plusieurs de ces personnes détenues soient mortes de maladie, «car les soins médicaux et l’aide humanitaire dans les camps sont très limités et il est interdit à ceux qui y sont retenus de se rendre dans un établissement de santé, sauf pour accoucher».
Il a recommandé au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed de mettre fin à ces faits, afin de matérialiser davantage la fin du conflit au Tigré et créer les conditions propices pour un dialogue de paix avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).