Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé ce dimanche que les élections présidentielle et législatives se tiendront le 30 novembre 2025. Cette annonce intervient dans un climat politique marqué par des tensions autour de la date de fin de son mandat, contestée par l’opposition.
« Les élections auront lieu le 30 novembre 2025. Je vais signer un décret dans ce sens », a déclaré M. Embalo à la presse, sans indiquer de date précise pour la signature du décret.
Le mandat présidentiel d’Embalo, qui a prêté serment le 27 février 2020, est au cœur d’une controverse. De son côté, Embalo, soutenu par un avis récent de la Cour suprême, estime que son mandat expire le 4 septembre 2025, date à laquelle la Cour avait validé son élection après plusieurs mois de litiges.
Son arrivée au pouvoir avait déjà été entachée de contestations. Son adversaire Domingos Simões Pereira n’a jamais reconnu sa victoire, qu’il juge entachée d’irrégularités.
En décembre 2023, M. Embalo avait dissous le Parlement dominé par l’opposition, trois jours après des affrontements armés dans la capitale. Le président avait alors évoqué une tentative de coup d’État, sans fournir de preuves concrètes. Les élections législatives anticipées, prévues pour novembre 2024, avaient ensuite été reportées indéfiniment, pour des raisons logistiques et financières.
L’annonce d’un nouveau calendrier électoral vise à répondre à la pression de l’opposition et de la communauté internationale, qui exigent le respect des échéances démocratiques. Mais dans un pays habitué aux crises institutionnelles, les incertitudes restent nombreuses quant à l’organisation effective du scrutin.
La stabilité politique de la Guinée-Bissau, pays régulièrement secoué par des coups d’État depuis son indépendance, dépendra largement du bon déroulement de ces élections à venir.