Au Maroc, on célèbre l’anniversaire de l’intronisation du roi Mohammed VI. Un treizième anniversaire tout en symboles, le royaume chérifien ayant traversé sans trop de dégâts les turbulences du « Printemps arabe », tout en maintenant une relative résilience économique dans un contexte de crise internationale aigue.
Le roi Mohammed VI a eu l’habileté d’anticiper le mouvement de la rue. Réagissant promptement aux revendications, il a répondu par d’audacieuses réformes politiques et institutionnelles. Des réformes qui ne sont pas les premières de la décennie. Car, dès son accession au pouvoir en 1999, Mohammed VI a tenu à tourner la page des abus des droits de l’homme. L’Instance Equité et Réconciliation créée à cet effet constitue un modèle de justice transitionnelle. En permettant aux victimes et à leurs familles de s’exprimer publiquement, l’IER a réussi le tour de force de conjurer le passé en neutralisant tout désir de vengeance. L’Instance composée d’anciens prisonniers politiques, de défenseurs des droits humains et de juristes, a également ouvert la voie aux indemnisations et à la réhabilitation individuelles et collectives. Sur le front des droits de la femme, le souverain chérifien a été particulièrement attentif à l’évolution de la société marocaine, où les femmes assumaient un rôle central sans pour autant bénéficier de droits équivalents. La moudawana, le code de la famille, a remis la femme et l’enfant dans leur plein droit.
Aujourd’hui, un an après l’adoption de la nouvelle Constitution et l’arrivée des islamistes modérés du PJD au gouvernement, le pays replonge dans ses priorités économiques et sociales. Car, depuis une décennie déjà, le Maroc est engagé dans un programme d’infrastructures en marche forcée. Que ce soit par l’effort de désenclavement de régions entières ou l’électrification de villages isolés ou encore par la lutte contre l’analphabétisme, le combat est mené sur plusieurs fronts en même temps. Dans ce contexte, l’ambitieuse Initiative de développement humain (INDH), a réussi en l’espace de sept ans à remettre en selle de larges catégories sociales démunies. Rien qu’entre 2006 et 2010, environ un milliard d’euros ont été mobilisés dans des programmes pluriannuels de lutte contre la pauvreté. Le combat contre la précarité devait être mené dans les régions reculées aussi bien que dans les villes et les périphéries.
Les grands projets d’infrastructures n’étaient pas en reste, bien au contraire. La remarquable extension du réseau autoroutier qui relie désormais les principaux centres urbains du pays, en est la parfaite illustration. Mais le fleuron d’une décennie d’efforts est sans doute le port de Tanger-Med, qui est l’un des plus importants ports à conteneurs en Méditerranée. Cette réalisation s’ajoute aux investissements lourds injectés dans les grands projets touristiques, les programmes ambitieux du groupe OCP, le leader mondial des phosphates, la production électrique à partir de l’énergie éolienne et solaire, etc.