Des experts maghrébins, africains et européens de la géostratégie, de la sécurité et des conflits régionaux se sont donnés rendez-vous dans la banlieue de Tunis, à l’hôtel Alhambra de Hammamet, pour passer au peigne fin, la difficile conjoncture que connaissent les pays du Sahel. Organisée les 30 et 31 août à Tunis, à l’initiative du Centre de réflexion sur la sécurité dans la région Sahel Sahara (Centre4S), cette rencontre se prêtera, deux jours durant, à un échange d’informations et de points de vue, à des débats de fond et à des réflexions sur le présent et l’avenir de cette région sensible où sévissent plusieurs foyers de tension alimentés par la présence croissante de groupes terroristes surarmés ayant épousé l’idéologie du réseau Al Qaïda. Une situation qui, de l’avis des experts conviés à cette conférence, risque fort de perpétuer les conflits tribaux et de les étendre aux pays voisins du Maghreb Arabe, bien que ces derniers aient réussi jusqu’à cette date, de préserver leur propre stabilité.
Outre le président du Centre 4S, le mauritanien Ahmedou Ould Abdallah, diplomate et ancien ministre et haut fonctionnaire de l’ONU, une quarantaine d’intervenants, dont Kabine Komara (Ancien PM de Guinée) , Mamadou Traroé (Ambassadeur du Mali) , Marou Amadou (ministre de la justice du Niger) , Djibril Basole (CEDEAO) , les représentants des institutions internationales: ONU, UE, UA, les chercheurs Alain Antil (IFRI, Paris), Wolfram Lacher (SWP, Berlin), Mehdi Taje (Institut de recherche stratégique de l’école militaire de Paris) , Hacen Ould Lebbatt (Université de Marseille) , Jean Louis Germain (Institut du Droit de la Paix et du Développement), ainsi que de nombreuses autres personnalités prendront la parole ou dirigeront les débats pour décortiquer divers aspects de l’évolution conflictuelle qui sévit dans la bande du Sahel.
Ils proposeront aussi des pistes pour une approche rénovée adaptées à de telles situation où la crise malienne et avec elle, tous les autres conflits qui fragilisent la région. Des solutions qui penchent vers une approche régionale, collective et inclusive impliquant l’ensemble des Etats (maghrébins et sahéliens) plutôt que vers des interventions militaires étrangères comportant le risque d’une internationalisation des conflits au Mali comme ailleurs avec les conséquences inévitables d’une déstabilisation dans toute la région.
Cette conférence qui se tient sous le thème : « Situation au Sahel Sahara et acteurs extérieurs » offre donc le cadre pour une concertation permanente entre les experts et gouvernants des pays du Maghreb sur le présent et l’avenir de la scène sahélienne. Car il n’est plus possible, comme le suggère Mehdi Taje, de poser la problématique du Maghreb en l’isolant du flanc sud sahélien.